Né en 1963 en Allemagne, Franz Ackermann vit aujourd’hui à Berlin. Etant jeune artiste, il profite de ses études aux Beaux-Arts pour voyager un peu partout en Europe mais aussi aux Etats-Unis. Son diplôme obtenu, il se rend à Hong-Kong, en quête d’éléments picturaux singuliers. Il découvre alors un langage formel original et différent du monde occidental. De ce voyage nait son travail artistique, travail proposant une vision à facettes multiples de la métropole urbaine du XXI e siècle.

      Le thème du déplacement, autant physique qu’intellectuel, vers un ailleurs inconnu y est prépondérant. Une mouvance parfois déséquilibrante traduite par une dynamique d’images et de jeux d’optiques dans laquelle le peintre introduit son ressenti et sa subjectivité, ajoutant dans ses œuvres des morceaux d’images prises lors des ses pérégrinations. Ses toiles se présentent comme des études compactes dans lesquelles des perspectives cartographiques, des détails d’architecture minutieusement rendus, des paysages urbains vertigineux ou des lignes de faille géologiques s’entrechoquent dans des tourbillons de peinture intimement imbriqués. Ces Mental Maps, comme il les appelle, l’artiste ne les réalise qu’au cours de ses voyages, comme une forme de journal visuel. Réalisées au départ comme des aquarelles de petites dimensions, il les reprend une fois rentré, changeant le format (les toiles dépassant souvent de beaucoup la taille de l’artiste) ainsi que la technique, passant à la peinture à l’huile. Le gigantisme de ces œuvres projette le spectateur au cœur de la toile, l’obligeant ainsi à lire l’image en profondeur afin de prendre conscience du visible qui l’entoure et le soumettre à ce milieu de l’entre-deux, entre le réel et l’abstrait. Pour Ackermann, « le lieu lui-même est déclencheur, jamais la représentation ».

            Cherchant à stimuler l’intellect à travers la circulation du regard, Ackermann crée des environnements où formes et couleurs vives évoluent librement, jusqu’à atteindre une saturation visuelle faisant perdre tout repère. Afin de trouver le monde dans son état originel, l’artiste met en scène un milieu issu de la réalité dans un univers vertigineux. Il prend également soin de choisir des titres parlants à ses œuvres. Ackermann complète son voyage en enracinant fermement son travail dans sa destination, transformant les espaces des musées et des galeries, voire même l’espace publique comme ce fut le cas avec la station de métro George-Brauchle-Ring à Munich. Il expose essentiellement en Allemagne. Le FRAC de Champagne-Ardenne lui laissa carte blanche en 2005, l’artiste exposant en résidence.